Nobel de littérature : en quelles langues écrivent les lauréats ?

“Les faits 

Le prix Nobel de littérature 2023 a été attribué ce jeudi 5 octobre au Norvégien Jon Fosse. C’est la troisième fois qu’un auteur qui écrit en norvégien est récompensé. Seulement 25 langues ont été primées depuis 1900, dont une majorité de langues européennes. L’anglais domine le palmarès, suivi par le français.

Vinciane Joly, le 05/10/2023 à 11:56  Modifié le 05/10/2023 à 13:21

Depuis la création de ce prix, c’est la France qui est le pays le plus récompensé par l’Académie suédoise. Toutefois, la langue de Molière n’arrive qu’en deuxième place du podium, après l’anglais…

La langue de Shakespeare à l’honneur

Parmi les 119 lauréats récompensés par le Nobel, 34 écrivaient en langue anglaise. Parmi eux, on trouve bien sûr des Britanniques, tels que Rudyard Kipling, plus jeune auteur primé – à l’âge de 41 ans –, en 1907, et des Irlandais comme William Butler Yeats ou George Bernard Shaw.

Il faut attendre 1930 pour que le prix soit décerné à un Américain, Sinclair Lewis. À partir des années 1990, des auteurs originaires d’Afrique du Sud, de Sainte-Lucie, du Canada, du Nigeria ou encore de Tanzanie reçoivent le plus prestigieux prix littéraire.

Un « eurocentrisme » ?

Dans le top 10 des langues des œuvres dont les auteurs ont reçu un prix Nobel de littérature, on ne trouve que des langues européennes. L’anglais, le français et l’allemand sont sur le podium et cumulent à eux trois plus de la moitié des récompenses. Viennent ensuite l’espagnol, le suédois, l’italien, le russe, le polonais, le danois et norvégien. Cette surreprésentation d’écrivains anglophones, francophones, scandinaves et slavophones vaut au prix créé au début du XXe siècle des accusations d’eurocentrisme.

Les dernières décennies, toutefois, mettent davantage à l’honneur les lauréats extra-européens. Le chinois mandarin réussit à obtenir la onzième place, avec deux lauréats : Gao Xingjian, installé en France, en 2000, et Mo Yan en 2012.

Les langues appartenant aux domaines linguistiques d’Asie et du Moyen-Orient demeurent sous-représentées. On trouve un seul auteur arabophone, l’Égyptien Naguib Mahfouz, un seul Turc, le romancier Orhan Pamuk, et un seul Japonais, Kenzaburō Ōe.

Aux abonnés absents : le persan, le hindi, les langues de la péninsule indochinoise mais aussi les langues africaines. Aucune œuvre écrite en swahili, en peul ou en amharique n’a été primée.

Quelques langues rares

Le prix Nobel a en revanche été décerné à des écrivains représentant les langues hébraïque, bengalie, hongroise ou serbo-croate.

En outre, les jurés de l’Académie suédoise ont récompensé par le passé des langues rares : le yiddish avec Isaac Bashevis Singer en 1978, l’islandais grâce à Halldór Laxness en 1955, et même une langue régionale, le provençal, avec le poète Frédéric Mistral, en 1904. Ces trois langues comptent environ 300 000 locuteurs chacune.”

#metaglossia_mundus: https://www.la-croix.com/culture/Nobel-litterature-quelles-langues-ecrivent-laureats-2023-10-05-1201285600

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