Burkina/Lutte contre l’impunité : Une filière d’interprètes judiciaires lancée pour répondre aux besoins

Cette nouvelle filière d’interprètes judiciaires dont le lancement officiel s’est tenu ce 3 octobre 2023, vise à renforcer l’offre et la demande de justice au Burkina, à travers l’amélioration du fonctionnement de la chaîne pénale et l’accès à la justice des populations au service public de la justice.

Cette nouvelle filière, qui vient s’ajouter aux offres de formation de l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM), entre dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui au renforcement de la justice pour lutter contre l’impunité (PARJI) qui est en cours depuis 2021.

Le projet s’inscrit dans une démarche globale de l’agence belge de développement (Enabel) d’accompagner les efforts de l’Etat en matière de paix et de sécurité dans le pays. L’initiative est soutenue financièrement par l’Union européenne, dans le cadre de son programme Justice au Burkina, dont l’intervention vise à répondre aux besoins des juridictions et des justiciables dans le ressort de la cour d’appel de Ouagadougou….

Les représentants d’Enabel, Danny Denolf, de l’Union européenne, Marc Duponcel, du directeur de cabinet du ministre en charge de la Justice, Bepoadi Sinini, et le directeur général de l’ENAM, Dr Jacob Yarabatioula, en prenant la parole, sont eux-aussi revenus sur l’utilité et l’importance des interprètes judiciaires pour la justice. Selon eux, l’interprétation judiciaire dont le rôle dans le cadre de la justice est divers et crucial. « Il s’agit d’abord de la traduction des échanges entre parties ne s’exprimant pas dans la même langue. L’interprète judiciaire intervient dans une grande diversité contextuelle : au tribunal, lors des audiences et des procès, mais également pour les dépositions, les auditions de témoins ou encore les interrogations et autres », ont-ils éclairé.

Le renforcement de cette filière va donc avoir un grand impact sur la qualité de la justice et l’accès des justiciables à la justice a renchéri le directeur général de l’ENAM. Tout en soulignant que pour cette première promotion, les interprètes judiciaires sont au nombre de 39 élèves recrutés par concours direct de cycle B, c’est-à-dire, niveau BAC.

Le coût de cette première formation est estimé à plus de 85,28 millions de FCFA et va porter sur plusieurs aspects. Il s’agit notamment du renforcement des capacités des interprètes exerçant déjà dans les juridictions sur diverses thématiques, l’élaboration d’un lexique des termes juridiques dans quatre langues (Mooré, Dioula, Fulfuldé et Gulmacéma), la dotation de matériels didactiques et bureautiques, la réfection et l’équipement de deux salles de cours pour la filière de l’interprétation judiciaire….

Yvette Zongo

Lefaso.net

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